Les Turlupins évoluent dans le Royaume de Majorque vers 1280.

Les Turlupins sont des personnes d'horizons divers que les hasards de la vie ont rassemblées. Leur philosophie, leur conception du monde et de la religion mais aussi leur mode de vie composent les liens qui les unissent et qui les ont poussés à fonder une Mesnie.

Les Turlupins se réclament plus ou moins du Libre-Esprit et se sont entre autre inspirés de la pensée de Jean Scot Erigène, de Joachim de Flore et de Pierre-Jean de Olivi. Opposés à la richesse ostentatoire de l'Eglise, ils partagent en ce sens et en d’autres les idées des Franciscains et des Spirituels.

Les Turlupins ne sont pas pour autant religieux et adoptent même certaines idées panthéistes, pensant que Dieu est dans tout ce qui les entoure, dans toute acte et forme de vie. La nature étant divine, ils ne rejettent donc aucun des plaisirs de ce monde et forment avant tout un joyeux groupe de bons vivants.

             

Leur compagnonnage fleure bon l'hérésie, selon certains, et les pousse, par nécessité comme par envie, à arpenter les chemins des royaumes. Chacun a donc appris l'art des armes, notamment grâce à deux membres, anciens Almogavares, afin de pouvoir se défendre si besoin. Les Turlupins partagent avant tout un grand intérêt pour la bonne chère, aussi s'épanouissent-ils dans l'art culinaire, qu'ils pratiquent avec habilité et passion. Contemporains de célèbres docteurs, savants et érudits tels que Ramon Llull et Arnau de Vilanova, certains membres maîtrisent des savoirs scientifiques précieux, diffusent des pensées humanistes innovantes et s'émancipent à travers ces domaines.

Chaque membre de la Mesnie a ainsi développé, de par ses origines, expériences et rencontres propres, des connaissances et des pratiques qui définissent la singularité de chacun et assurent la cohésion du groupe.

 

Couronnement de Jacques II, fin XIIIème